L’élaboration collective de l’Avenir en commun

Depuis le mois de février et la proposition de candidature de Jean-Luc Mélenchon, le travail programmatique est en cours d’élaboration. Charlotte Girard, juriste, et Jacques Généreux, économiste, sont assistés d’une équipe de jeunes rapporteurs dans la coordination de cette tâche. La réflexion collective autour du programme est au centre de la démarche et s’incarne dans son titre : l’Avenir en commun. La méthode employée est à l’image du mouvement de la France insoumise : riche, collective, inclusive et inédite.

Bien sûr, les insoumis·es ne partent pas d’une page blanche : ils·elles s’appuient sur le programme commun de 2012, « l’Humain d’abord ». Ils·elles récoltent également les fruits d’une production intellectuelle ininterrompue depuis lors qui se traduit par les 18 thèses pour 

l’écosocialisme, les réflexions issues du sommet internationaliste pour un plan B en Europe, le forum sur le coût du capital, les cahiers de la Revue de Défense Nationale « Pour un nouvel indépendantisme français » ou encore les assises sur la mer. Les sept axes du projet reposent sur cette base solide. Ce sont aussi des mots d’ordre pour l’avenir : la 6ème République, le partage des richesses, la planification écologique, la sortie des traités européens, l’indépendance et l’altermondialisme pour la paix, le progrès humain et la conquête des nouvelles frontières de l’humanité que sont la mer, l’espace et le virtuel.

 

La première étape du travail collectif a mis les insoumis·es à contribution ! Environ 3 000 propositions ont été postées sur le site jlm2017.fr entre les mois de février et août. Ce bouillonnement démontre la plus-value apportée par l’association du grand nombre à cette démarche. Ces contributions ont montré l’intérêt des insoumis·es pour des thématiques qui étaient jusqu’alors peu ou pas développées. Les exemples sont multiples et très variés, mais, pour en citer quelques uns, des propositions ont été faites sur la dépollution des océans, les modalités du protectionnisme solidaire ou encore la transformation de Pôle emploi. Sur la plateforme de la France insoumise, c’est la richesse des expériences partagées qui a permis de faire émerger ces propositions. Elles ont surtout permis d’ouvrir le champ des possibles, de sortir des sentiers battus et d’innover. Une première synthèse a été publiée en cours d’étape sur les 1 600 premières contributions puis une seconde juste avant la convention de Lille. Ces synthèses ont été réalisées par les rapporteurs·trices du programme, ont permis de les intégrer à la trame programmatique en cours d’élaboration.

 

Aux mois de mai et juin, la seconde phase de la construction du programme s’est matérialisée par des auditions conçues comme des moments de travail et d’échanges avec des personnalités issues d’horizons divers. L’ambition était claire : s’appuyer sur celles et ceux qui, par leur profession, leurs expériences, leurs engagements syndicaux, politiques ou associatifs, maîtrisent les contours d’un problème et ont identifié les mesures qui permettraient d’y remédier. Savoirs et savoir-faire ont par exemple permis de réfléchir au potentiel des énergies marines, aux difficultés auxquelles font face les intermittent·e·s et professionnel·le·s de la culture, au rôle de l’ONU ou encore à la mise en œuvre de la Constituante au regard de l’expérience tunisienne. Ces auditions ont aussi donné du corps à certaines intuitions ! La psychanalyste Claude Halmos a fait le lien entre les conséquences de la crise économique et la souffrance psychologique à laquelle elle est confrontée chaque jour durant ses consultations. Ces auditions ont été filmées et sont diffusées sur internet afin de partager ces moments de réflexion et d’éducation collective. 

 

En septembre, la troisième étape du chantier programmatique a consisté à recevoir les contributions de toutes les organisations politiques souhaitant s’associer au mouvement de la France insoumise. Les citoyens communistes, Ensemble Insoumis, la Nouvelle Gauche Socialiste, le Parti de Gauche et Révolution ont ainsi apporté leur pierre au travail collectif. Cette étape a permis d’aboutir à une première version consolidée du programme L’avenir en commun. Elle a été diffusée aux plus de 130 000 insoumis·es à cette date afin qu’ils votent sur les chapitres avant la convention de Lille les 16 et 16 octobre. Ils ont aussi choisi les 10 mesures emblématiques !

 

 

Cette convention de la France insoumise a été une étape cruciale dans l’élaboration de ce programme. Elle a été l’occasion pour les insoumis·e d’échanger et de se l’approprier. Elle a permis de l’adopter par plus de 90% et de l’adresser au peuple français.

La version du programme sorti en librairies le 1er décembre est l’aboutissement de ce processus d’élaboration collective. Mais il devra être affiné et enrichi. Des livrets thématiques seront ainsi élaborés et diffusés. Le premier livret, sur l’agriculture, est déjà disponible. Une quarantaine suivront et seront élaborés jusqu’au mois de mars par des groupes de travail ouverts et pluridisciplinaires ! Les universités populaires, ainsi que les ateliers législatifs du mouvement, sont également l’occasion de continuer à en faire un programme du peuple et pour le peuple.

Boris et Clémence,

secrétaires du travail programmatique