Depuis quelques mois, la France insoumise a été sollicitée par de nombreux collectifs pour détailler sa vision concernant les politiques agricoles et rurales. Jacques Généreux et Charlotte Girard ont signé des réponses spécifiques à chacune des interpellations de ces collectifs soulignant les points centraux de notre programme, l’Avenir en commun.

L’agro-business détruit tout : l’écosystème, la santé des consommateurs et celle des paysans. Les maux sont connus : pesticides chimiques, gigantisme agricole, ultra-spécialisation et soumission au libre marché. À terme, ce système met à mal notre capacité à nourrir l’Humanité. Il constitue aussi une impasse écologique : responsable de la pollution de l’environnement et de la contamination des aliments par l’usage de pesticides, d’engrais azotés et par le recours aux hormones. Il détruit la fertilité des sols, les habitats naturels et la biodiversité. Basé sur un usage massif de ressources non-renouvelables, il contribue largement au dérèglement climatique par son utilisation d’énergie fossile pour la synthèse des engrais et par ses émissions de protoxyde d’azote et de méthane.

Voilà le premier défi que l’agriculture a à relever : bifurquer d’un système productiviste destructeur pour l’écosystème et néfaste pour la nutrition humaine vers un système écologique, respectueux et protecteur des capacités du sol à se régénérer qui réponde à l’intérêt général, que ce soit sur les plans économique, social, écologique ou de santé publique.

La France insoumise s’oriente donc notamment vers le développement de l’agriculture biologique, la fin des pesticides chimiques, l’instauration d’ une agriculture diversifiée et écologique (polyculture-élevage, agroforesterie, agriculture et arboriculture urbaine…etc.).

Le questionnaire Agroécologie ainsi que le collectif Agir pour l’Environnement nous interrogent sur le modèle agricole que nous développerons, tant sur le plan agronomique que sur le plan social et économique. L’occasion pour nous d’exposer nos mesures phares :

 

 Sur le plan agronomique :

 

  • Mettre en place un calendrier de transition au 100 % bio des structures publiques sur cinq ans et soutenir l’acquisition par les structures de restauration collective publiques ou privées de produits biologiques issus de filières de proximité.
  • Une loi planifiant la transition écologique de l’agriculture avec un calendrier de la transition sur dix ans, précisant les objectifs intermédiaires à atteindre.
  • Stopper les projets de fermes usines
  • Sortir rapidement des pesticides les plus dangereux pour la santé humaine et pour l’environnement, et notamment les néonicotinoïdes, les herbicides à base de glyphosate, des « OGM cachés » échappant à l’actuelle législation sur les OGM (outre le maintien de l’interdiction des autres cultures d’OGM), le dépôt de brevets sur le vivant, et l’utilisation des produits issus des nanotechnologies. C’est ainsi que nous répondons à L’Union des industries de la protection des plantes qui voulait connaître les positions de la France insoumise par rapport à « la stabilité réglementaire et fiscale concernant les produits phytosanitaires ». Sur cette question, les réponses à inf’OGM et à l’Association Française des Biotechnologies végétales apportent des détails.
  • Ainsi, protéger et favoriser la vie des abeilles et des pollinisateurs. Sur ce thème, nous répondons à Pollinis.

 

Sur le plan social et économique :

 

  • Engager la réforme agraire pour faciliter l’installation des jeunes agriculteurs en limitant la concentration des terres et la course à l’agrandissement (surface maximale par actif agricole, SAFER vraiment publiques, sanctuarisation des terres agricoles et forestières contre l’artificialisation…).
  • Favoriser les circuits courts, la vente directe, la transformation sur place et plafonner les marges de la grande distribution par un coefficient multiplicateur limité pour garantir des prix rémunérateurs aux producteurs et interdire les ventes à perte pour les agriculteurs. Coordination rurale nous interroge d’ailleurs sur les traités internationaux par rapport à l’agriculture. Nous sommes pour la sortie de l’OMC et renforcement de la CNUCED comme organe légitime pour organiser le commerce mondial en fonction de l’intérêt général des peuples.
  • Revaloriser les retraites agricoles au minimum au niveau du SMIC pour une carrière complète, avec un objectif de convergence avec le régime général, afin d’enrayer la précarité en milieu rural.
  • Préserver et développer les services publics en milieu rural pour que l’installation agricole ne soit pas synonyme d’isolement social.
  • Permettre l’accès de tous les actifs agricoles non-salariés au statut d’agriculteur et à une véritable protection sociale. Mise en place d’un soutien aux mécanismes d’entraide et de remplacement des agriculteurs afin de reconnaître le droit à des congés.
  • Revaloriser le minimum des retraites agricoles à 1326€ net par mois, pour une carrière complète, à 60 ans et à parité femme-homme. Sur ce thème spécifique, nous répondons dans le détaille à l’Association Nationale des Retraités Agricoles de France.
  • Mettre en place un soutien financier à la transition vers des systèmes d’agriculture écologique en contribuant aux coûts de la transition et en rémunérant les productions spécifiques : agriculture biologique, diversification des rotations, production de protéines végétales, réintégration agriculture / élevage, agroforesterie, implantation de haies, désintensification des systèmes d’élevage et leur évolution en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre, autonomie fourragère des exploitations, réduction des intrants. Pour cela une partie conséquente du pilier I de la PAC sera réorienté vers le pilier II, et les critères de ce dernier seront déterminés nationalement autour des principes de l’agroécologie.
  • Adapter les formations dispensées dans l’enseignement agricole et les programmes des instituts de recherche publics aux nécessités de la transition écologique de l’agriculture et du système alimentaire. Leurs missions de service public seront réaffirmées et libérées du poids des lobbies.
  • Grace à tout cela, nous créerons au moins 300 000 emplois agricoles.

 

Le Journal L’Agri nous a également fait parvenir une série de questions, dont une concernant la concurrence déloyale des importations venants de pays ou les conditions de production, sociales et écologiques, sont désastreuses.  Nous y opposons un « protectionnisme solidaire », matérialisé par une taxe kilométrique et une taxe en fonction des conditions de production (pouvant aller jusqu’à l’interdiction). Cela aura pour effet d’encourager à produire de nouveau la plupart de nos aliments localement. Pour ce qui est des produits « exotiques », nous augmenterons à 100% la part du Commerce équitable en 5 ans. Nous nous opposons évidements aux accords de libre-échange comme le TAFTA/CETA et renforcerons les AOP et AOC.

La Coordination Rurale, section viande, nous interroge sur notre vision de l’élevage. Le modèle agricole que nous prônons est fondé sur la réintégration dans l’ensemble
des territoires des productions fourragères et des activités d’élevage pour mettre fin
à la spécialisation à outrance de certaines régions, l’évolution des systèmes
d’élevage vers une plus grande autonomie et la revalorisation de l’herbe ainsi que la
relocalisation de la production au plus près de lieux de consommation. La diminution de la consommation moyenne de produits animaux dans les pays
les plus riches constitue par ailleurs une nécessité du point de vue de la sécurité
alimentaire mondiale et de la lutte contre le changement climatique. Mais la
diminution de la production doit s’opérer au niveau des élevages industriels alors
que la production animale dans le cadre de systèmes écologiques et herbagers doit
être renforcée. La hausse généralisée des bas salaires permettra une réorientation
des choix de consommation vers ces types de production.

La revue du Vin de France nous a ensuite interrogé spécifiquement sur les questions foncières propres au domaine viticole.

Directement liée à l’artificialisation de terres agricoles et le labour, ainsi qu’au réchauffement climatique, la question des inondations est abordée dans la réponse au collectif UNALCI France Inondations.

Pour approfondir cette thématique, le livret « Pour une agriculture paysanne et écologique » est disponible sur le site. Il est coordonné par Laurent Levard et Eve Saymard.

Le Collectif du 21 septembre pour sortir de la chasse et du piégeage nous a quant à lui interrogé sur notre vision de la chasse. Voir les réponses dans le pdf.

Le Collectif AnimalPolitique nous a fait parvenir un Manifeste de 30 propositions pour mettre la condition animale au cœur des enjeux politiques. Pour la France insoumise, le bien-être animal est un enjeu fondamental d’Humanité. Il faut commencer par retrouver un système agricole apaisé et respectueux des cycles de la nature. Nous nous opposons fermement à l’élevage en batterie et les abattoirs concentrationnaires. l’Alliance Anti-corrida nous a interrogé sur le plan spécifique de cette pratique. Nous leur répondons qu’il faudrait certainement, dans un esprit de cohérence avec les réglementations en vigueur dans les jeux vidéo par exemple, en interdire la participation aux moins de 16 ans. De plus, c’est certainement aux collectivités territoriales d’en décider le sort.

Le Collectif Esprit du Sud prolonge ces questions sur la consommation de viande et les traditions régionales liées à l’exploitation des animaux. Il semble évident que le choix du veganisme appartient à chaque individu. L’Etat n’a donc pas à interférer dans ce choix. Par contre, l’Etat républicain doit, selon nous, inciter à des pratiques qui garantissent l’intérêt général. Le réchauffement climatique est une menace inédite pour l’écosystème. L’Etat a donc, selon nous, une responsabilité historique à prendre les mesures nécessaire pour lutter contre.

L’Association Nationale des Pôles d’équilibre territoriaux et ruraux et des Pays et l’Association des Petites Villes de France nous interrogent globalement sur les politiques à mener en direction de la ruralité. Pour mettre en œuvre les objectifs de relocalisation de l’économie et de transition écologique, il est indispensable de redonner les moyens à l’administration d’Etat afin qu’elle ait les moyens d’accompagner les territoires dans la mise en œuvre de leurs projets. Ainsi les moyens de l’ingénierie publique supprimés pour des raisons comptables ces dernières années ont laissé beaucoup de communes en difficulté. Nous entendons les rétablir.

Le livret « aménagement du territoire et ruralité » et également disponible. Il est coordonné par Laurence Pache et Christian Audouin.

 

Les documents de nos réponses spécifiques sont disponibles ci-dessous.

 

Journal L’Agri

Questionnaire sur l’Agroécologie

Iinf’OGM

Pollinis

L’Union des industries de la protection des plantes

La revue du vin de France 

Association Nationale des Retraités Agricoles de France

UNALCI France Inondations

Collectif du 21 septembre pour sortir de la chasse et du piégeage

Collectif AnimalPolitique

Alliance anti-corrida

Collectif Esprit du Sud 

Association Nationale des Pôles d’équilibre territoriaux et ruraux et des Pays

Association des Petites Villes de France

Coordination rurale

Coordination Rurale, section viande

Agir pour l’Environnement